C'est pô juste

Koh Lanta, c'est fini; Et même que je trouve que ça s'est mal fini. C'est vrai, quoi, ce n'est pas le meilleur qui a gagné; ce n'est pas le plus mauvais non plus, tu me diras. 

Je m'explique:
A ma gauche, Claude, à la volonté de fer et de faire, le fonceur, toujours d'attaque pour aller chercher la pitance de ces aventuriers pleurnicheurs parce qu'ils ont faim et qu'ils sont faibles, vainqueur de presque toutes les épreuves; mais voila, il en a agacé plus d'un parce qu'il était le meilleur et que victime de la tentation et de la faim, il a mangé les bananes; ah la belle affaire! Ou était-il écrit qu'il devait les apporter pour les autres? Et puis ça n'aurait jamais fait que 2 petites bananes chacun; pas de quoi fouetter un chat.
A ma droite,  Philippe, le roi du feu et réalisateur du confort de la Case*****luxe, toujours à se plaindre, toujours à cheval sur une éthique qui n'était pas de mise parce que, bon dieu, il était question de survie quand même! toujours à pleurnicher, et qui n'a cessé de répéter qu'il avait abandonné son chocolat, lui. Bon ok c'est gentil, mais il n'avait pas besoin de le dire à tout bout de champ! Pauvre victime  du grand méchant égoïste qui a mangé toutes les bananes! Et puis quand on fait un cadeau, on n'en donne pas le prix à tout bout de champ?, et puis que lui, il est le meilleur, qu'il est comme ça dans la vraie vie,et que jamais il n'aurait pu, lui, manger les bananes tout seul sans partager, sans penser aux autres et que jamais il n'aurait pu imaginer que Claude aurait pu faire et qu'il est déçu parce que lui, il n'aurait jamais pu faire ça parce qu'il a des valeurs et qu'il est comme ça, et patati et patata. Bref, soulant.
Claude aurait été lui aussi bien fondé de faire remarquer à chaque repas qu'il en était le fournisseur quotidien et exclusif!
D'un côté l'action, de l'autre la pleurniche. 

Même si on ne peut pas dire que le jury de ce jeu soit représentatif, cette réunion d'aventuriers représente la société française en réduction et la victoire de Philippe en révèle bien l' état d'esprit , où une majorité d'assistés attendent que tout leur tombe directement dans l'escarcelle au nom du droit acquis, sans vouloir égoïstement voir qu'ils ont aussi des devoirs, et qui s'en prennent à ceux, peu nombreux qui font pour eux l'effort le plus important sans rechigner, et sans le crier quotidiennement haut et fort.

Quand cessera-t-on de haïr les vainqueurs et aimer les seconds?