Xynthia deux

Quarante huit heures que je suis revenu de Ré; ça me paraît déjà si loin... et irréel que, à l'image de la décrue, l'intérêt de la narration semble s'amoindrir d'heures en heures. Mais je vous l'avais promis, alors je vais vous la faire mais courte.

L'angoisse est montée au fil de l'avancée dans l'île, à la découverte des désolations qui ponctuaient les derniers kms. Elle fut à son comble lors de l'ouverture du portail du jardin, mais surprise, il était presque sec; sauf à l'arrière de la maison.

en revanche il restait encore près de 10 cm dans la maison, où tout était sens dessus dessous et baignait dans la boue.

Etat du salon; les meubles ont flotté et se sont renversés.

Par capillarité, l'eau a tout détrempé. Avant de nettoyer les sols il a fallu enlever dessus de lits, draps, couettes, oreillers.

Puis on a passé le karcher dans toutes les pièces. Ma soeur est partie pleurer dehors, sans témoin. Juste à ce moment le maire du village est passé; il lui a promis d'envoyer les pompiers.

En 2 heures la maison, complètement vide était à peu près propre. Merci messieurs les pompiers, et chapeau bas à vous tous qui n'avez pas ménagé votre peine à venir aider les sinistrés de tous lieux inondés du lever au coucher du soleil.

Sauf l'électroménager et les gros meubles:

Après un séjour dans l'eau de mer, tout l'électro-ménager est à mettre à la poubelle

Comme il y a une maison principale et une petite maison annexe, on a donc jeté: 2 lave-linge, 3 lave-vaisselle, 11 matelas, 11 sommiers, tous les radiateurs électriques muraux, tout le petit électro-ménager qui se trouvait dans les tiroirs de rangement bas:

Le 3ème jour a été consacré au nettoyage des meubles, tapis,... mouillés à l'eau de mer, et couverts de boue, avec des aller-retours chez moi pour laver ce qui a pu être sauvé. Heureusement il faisait un temps magnifique, mais froid.

Comprend-moi, cher lecteur, que je n'aille plus avant dans la description de ce désastre. Certes il n'y a pas eu mort d'homme, et heureusement, mais ça fait un peu mal au coeur de voir le résultat de tant d'années de travail réduit ainsi à néant, et je ne me complais pas à ces descriptions.